Le livre préféré

C'est Amandine qui m'a posé cette question si je me rappelle bien, "quel est ton livre préféré?"...

Qu'elle est ardue cette question, surtout si l'on a lu plus que trois ou quatre romans dans sa vie ! :-)

D'ailleurs, chapeau à toi Amandine d'avoir réussi à y répondre, j'ai noté la référence de cet ouvrage, "Le chant du bourreau", de Norman Mailer, et l'ai demandé à ma médiathèque préférée.

Pour ma part, je n'arrive pas à répondre.
Alors, j'ai contourné le problème en faisant un exercice un peu différent, à savoir en recherchant plusieurs livres qui m'ont touchée, en mon for intérieur :

- le livre qui m'a fait le plus pleurer

L'écume des jours, de Boris Vian, que j'ai dû lire vers mes 17 ans. Je me souviens avoir pleuré à chaudes larmes sur la fin, limite à gros sanglots.

- celui que j'ai le plus offert

"Femmes qui courent avec les loups" de Clarissa Pinkola Estes, je crois. Découvert grâce à Christie, bien entendu. 

 - celui qui m'a tenue le plus en haleine

La saga "L'assassin royal" de Robin Hobb. De l'heroic fantasy écrit par une femme (donc, je trouve, moins violent et sadique que cela peut l'être avec certains auteurs masculins), une histoire qui se déroule sur une quinzaine de tomes, j'ai été accro du début à la fin. 

 - celui sur lequel j'ai le plus travaillé

"Le roi des aulnes", de Michel Tournier, que j'ai failli présenter au bac ("failli", car, sur proposition de mon prof de français à l'époque, j'avais monté un dossier dessus. Mais comme cela se rajoutait aux (très) nombreux textes que nous avions déjà à préparer, j'avais laissé tomber. Dommage peut-être). Je l'ai lu avec des yeux assez innocents, et une personne qui l'a découvert récemment m'a dit avoir été assez choqué par l'histoire, un homme qui se prend pour un ogre, dans la tourmente de l'Allemagne nazie, et parvient à se faire embaucher dans un internat de jeunes garçons... Mais ce résumé ne rend pas grâce à l'histoire, très bien écrite, très fouillée avec un gros travail sur tous les symbôles de cette époque mouvementée et terrible... Je devrais peut-être le relire pour me faire une seconde opinion. J'avais ensuite lu plusieurs autres ouvrages de Michel Tournier, à l'époque.

- celui qui m'a emportée, littéralement

"Les piliers de la terre", de Ken Follett. Quel souffle épique, quel récit passionnant... Tiens, ça pourrait bien être celui-ci, mon roman préféré.

Je voudrais aussi mentionner "A la poursuite du bonheur", de Douglas Kennedy, premier roman que j'ai lu de cet auteur, et dont j'étais ressortie envoûtée (ressentirais-je encore cela si je le reparcourais?).

- celui qui m'a chamboulée

J'ai lu "La force de l'âge" de Simone de Beauvoir dans la foulée des "Mémoires d'une jeune fille rangée", que j'avais dévoré. Après coup, je pense que j'aurais dû attendre, attendre d'avoir au moins l'âge de l'auteur avant de poursuivre cette autobiographie. Car son récit m'a fait prendre conscience trop tôt de certaines réalités, comme mise face à des vérités encore trop difficiles à lire alors que je n'étais qu'une toute jeune adulte (22 ans). Je ne l'ai pas terminé. Peut-être serait-il temps, à présent.

Plus récemment, j'ai été profondément remuée par la fin du livre "Du domaine des murmures", de Carole Martinez, qui touche au rapport à la maternité, à la filiation, à certains tabous, à la mort. 

- le roman d'amouuuur qui m'a fait chavirer

J'étais en pleine semaine de concours "blanc" de fin d'année de prépa, quand je me suis plongée dans "La nuit des temps", de Barjavel, et il est vrai que c'était bien une période où j'avais besoin de rêver - et j'étais séparée de mon amoureux du moment. Il m'avait plongé dans une transe romantique - qui ne m'avait pas empêchée de me concentrer, heureusement ! Malheureusement, je n'ai plus retrouvé cette magie, quand je l'ai relu quelques 10 années plus tard, il m'a même plutôt ennuyée !  Je vous laisse vous faire votre propre avis.

Amandine, tu vois, n'ayant pas réussi à ne mentionner qu'un seul livre, j'ai pratiquement retracé un historique de mon parcours littéraire !
Je réalise également que la façon dont j'ai apprécié tous ces ouvrages est complètement liée à mes conditions de vie et mon état d'esprit de l'époque où ils me sont tombés entre les mains.

Peut-être que "le" livre préféré, c'est justement celui qui nous fait ressentir la même émotion, à différents âges de la vie, quelque soit nos besoins (de rêve, de légèreté, ou d'émotions) quand on le débute.

Vous vous prêtez aussi au jeu des questions ? (appel du pied particulier vers Sweet Home, Verveine, Christie, Cloudy, Amandine !)